Des crues mieux connues !

Grâce au partenariat mis en place avec l’Irstea* dans le cadre du Programme d’actions de prévention des inondations (PAPI), le Sagyrc dispose désormais d’outils pour suivre en temps quasi-réel le comportement de certains cours d’eau, notamment en crue. Des investigations ont également été menées  pour identifier des seuils d’alerte. Explications, avec Isabelle Braud, chercheuse à l’Irstea.

Le bassin versant de l’Yzeron fait l’objet d’un suivi depuis plus de 20 ans dans le cadre de l’OTHU (Observatoire de Terrain en Hydrologie Urbaine). Le réseau de mesures sur le terrain se déploie sur une dizaine de sites où sont enregistrées des données sur les hauteurs d’eau, la pluviométrie et les débits de l’Yzeron et de ses affluents. « Nous avons effectué une mise à jour des moyens de télétransmission et mis en place un serveur où sont rassemblées toutes ces données. Elles sont mises à jour toutes les heures et toutes les 5 minutes en cas de crue. Les équipes du Sagyrc ont été formées à l’usage des logiciels permettant d’exploiter ces données et d’améliorer la compréhension de la cinétique de la crue en cas de crise » précise Isabelle Braud.

 217 événements analysés

L’autre volet des travaux de l’Irstea a consisté à mener une analyse approfondie des données collectées par le réseau de mesures, notamment lors des épisodes de crues. 217 événements ont été analysés sur les 20 dernières années.

L’objectif était de qualifier les indicateurs de débits et de pluviométrie (jusqu’à trente jours avant l’événement) pour tenter de dégager des caractéristiques communes aux crues ayant entrainé des débordements et d’identifier des seuils à partir desquels une alerte pouvait être donnée.

Plusieurs « familles types » d’événements ont ainsi été identifiés. Ainsi par exemple,  si les pluies sont supérieures à 88 mm sur un événement donné, quel que soit l’état d’humidité des sols, la crue risque de déborder. A l’inverse si le bassin a déjà subi des pluies importantes pendant le mois précédent, il convient d’être vigilant pour des pluies  moindres.

Ces seuils vont maintenant être testés sur le terrain, avec des déclenchements d’alerte lorsqu’ils sont atteints. Des ajustements pourront ensuite être réalisés. « La grande difficulté  est que le bassin de l’Yzeron réagit très rapidement. Même si l’on a des seuils d’alerte bien définis, le temps d’anticipation entre l’amont et l’aval du bassin est de moins d’une heure, ce qui est très court et ne permet pas d’organiser des évacuations, par exemple. Sans oublier que les prévisions de pluies ne sont pas suffisamment finement localisées pour en déduire avec précision les effets sur le bassin » modère Isabelle Braud.

Le Sagyrc, fort de ces données, va poursuivre les réflexions pour disposer de modèles de prévisions des crues, conscient néanmoins des limites de tels outils sur un bassin comme celui de l’Yzeron.

* Institut national de recherche en sciences et technologies pour l’environnement et l’agriculture

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