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Poissons, oiseaux, plantes… les cours d’eau du bassin de l’Yzeron abritent une biodiversité riche, mais fragile. Les suivis écologiques réalisés en 2024 confirment la nécessité d’agir de prendre soin de ces milieux et soulignent les effets encourageants des efforts menés ces dernières années.
Poissons : une biodiversité sous pression, quelques signaux positifs
Le suivi piscicole mené au printemps 2024 sur 21 stations du bassin de l’Yzeron montre un tableau globalement préoccupant. Les peuplements sont souvent dominés par des espèces tolérantes à la pollution et aux milieux perturbés, comme le chevaine, la perche soleil ou le blageon, tandis que les espèces rhéophiles – qui témoignent d’un bon état écologique – sont en recul.
La truite fario, espèce emblématique des têtes de bassin, est présente dans quelques stations, mais rarement en densité significative. Le manque d’eau est évidemment l’un des facteurs limitants majeurs observés pour préserver la vie aquatique.
Pour autant, le retour ponctuel du goujon, espèce sensible, ainsi que l’observation du vairon ou de l’hotu sur certains linéaires restaurés, témoignent du potentiel de reconquête de ces milieux lorsque les conditions sont réunies.
Truite fario
Faune terrestre, avifaune et flore : des résultats encourageants malgré le contexte
Le suivi de la faune et de la flore est centré sur les secteurs de l’aval du bassin versant, qui ont fait l’objet d’aménagements pour la protection contre les crues et d’une importante restauration environnementale.
Le suivi floristique mené en 2024 met en évidence une diversité végétale un peu appauvrie, avec une présence accrue d’espèces banales ou pionnières, comme le plantain majeur ou le jonc épars. Cependant, plusieurs stations conservent un cortège végétal d’intérêt. Des espèces caractéristiques comme le myosotis des marais ou le scirpe des bois ont été recensées, témoignant d’une dynamique végétale plus naturelle. La présence d’hélophytes (plantes semi-aquatiques) et de groupements plus diversifiés en bord de berges est également à souligner.
Ces résultats encouragent à poursuivre une gestion des berges permettant d’allier sécurité des biens et des personnes, qualité des paysages et maintien de la biodiversité végétale.
Concernant la faune, le suivi réalisé cette année met en lumière une avifaune typique des cours d’eau toujours présente. La bergeronnette des ruisseaux ou encore le martin-pêcheur continuent de fréquenter certains linéaires, à condition que la tranquillité et l’eau soient au rendez-vous.
Les amphibiens (grenouilles, crapauds, tritons), en revanche, sont plus vulnérables aux assèchements estivaux de certains tronçons et à l’absence de connexions avec les zones humides annexes.
Dans les secteurs où des zones humides ont été recréées ou des obstacles à l’écoulement levés à proximité des secteurs aménagés, on observe un retour progressif de la petite faune – libellules, couleuvres à collier ou tritons palmés – preuve que les efforts de restauration peuvent porter leurs fruits.
La bergeronnette des ruisseaux
En résumé…
Les suivis 2024 confirment une tendance connue : la biodiversité aquatique du bassin de l’Yzeron est mise en tension par les effets cumulés des pressions humaines et du dérèglement climatique, qui accentue les sécheresses. Néanmoins, ils soulignent aussi les effets positifs d’interventions ciblées, qu’il s’agisse de continuité écologique, ou des restaurations du lit et des berges des cours d’eau de berges.
Les résultats apportent un éclairage précieux pour guider les actions du SAGYRC et de ses partenaires : chaque opération menée pour restaurer un habitat, préserver l’eau en été ou favoriser une ripisylve dense est aussi une action concrète pour la biodiversité.