Urgence : L’eau manque !

Les niveaux de pluie cumulés cette année sur le bassin de l’Yzeron, comme ailleurs dans le Rhône, restent exceptionnellement bas. Résultat : une sècheresse inquiétante aux graves conséquences qui questionne la gestion de la ressource en eau.

Du jamais vu depuis 30 ans. En cette fin 2017, il sera tombé 50 cm de hauteur d’eau dans la métropole lyonnaise, alors que la pluviométrie moyenne de ces trente dernières années s’établit … pratiquement au double ! Une situation qui alerte d’autant plus que les deux dernières années se sont elles aussi caractérisées par un manque de pluie. Les nappes phréatiques ne sont donc pas rechargées et la pénurie pourrait se faire sentir très tôt en 2018, s’il ne pleut pas ou peu.

Les conséquences en sont multiples. La faune aquatique subit un stress élevé et les bons résultats de recolonisation de l’Yzeron par les poissons, après les travaux d’aménagement des cours d’eau, risquent fort d’être mis à mal. Il devient, en effet, de plus en plus difficile aux poissons, dans des cours d’eaux totalement à sec, de trouver des zones refuges, ce qui entraine une mortalité accrue ou complique la reproduction.
Côté agriculture, les effets sont également très pénalisants, à tel point qu’après un arrêté de mai 2017 plaçant la métropole lyonnaise en vigilance sécheresse, le préfet a décidé la mise en œuvre d’une reconnaissance de calamité fin octobre.

Gérer la ressource et surtout l’économiser !

Un contexte très sensible qui rend le Plan de Gestion de la Ressource en Eau (PGRE) particulièrement stratégique. Elaboré en concertation par le Sagyrc, l’Agence de l’eau et les services de l’Etat, les gestionnaires d’assainissement, les agriculteurs et les communes du bassin versant, cet ambitieux plan, validé par les acteurs ce 24 novembre, comprend des actions multiples pour mieux partager la ressource, éviter les gaspillages, préserver les milieux aquatiques. Au programme, intensifier la récupération des eaux de pluies, inciter à ne pas prélever en période d’étiage, favoriser l’infiltration des eaux de pluies dans tous projets d’aménagement urbain, ou encore équiper les retenues collinaires de débits réservés.

« Nous avons beaucoup de pédagogie à faire. Souvent le lien entre la gestion des eaux de pluies et les étiages de la rivière n’est pas compris, il faut donc informer, former, communiquer » explique Claire Marcel, chargée de mission au Sagyrc et animatrice du PGRE. La mise en œuvre de ce programme va débuter en 2018. Souhaitons que le printemps soit pluvieux.

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