Renouée maitrisée

Des nouvelles méthodes sont expérimentées pour lutter contre la prolifération de la renouée du Japon le long de l’Yzeron, avec des résultats encourageants.

Avec les 500 m2 de berges bâchées sur le secteur du Merlo en Avril, le Sagyrc espère bien éradiquer la présence de la renouée qui avait pris ses aises, empêchant l’apparition d’autres espèces et nuisant à la biodiversité.
Cette technique, déjà testée en amont, a en effet montré son efficacité.
Le principe ? La berge est décapée sur 20 cm, la terre évacuée et traitée par criblage sur la plate forme de la Saulaie, pour la nettoyer de tous les rhizomes de renouée. Une toile de jute sisal, bio dégradable est ensuite fixée.De la terre végétale est enfin déposée et un géotextile en fibre de coco vient recouvrir l’ensemble tassée afin d’éviter que la terre ne soit emportée au premier coup d’eau. L’opération se termine par un ensemencement de la berge par des semis d’herbacées sans prendre le risque que les systèmes racinaires ne percent la toile. Étouffées sous cette couverture opaque, les racines de renouée vont progressivement s’épuiser. Dans les années à venir, des plantations d’arbres et arbustes pourront être envisagées sur la zone traitée.
« Les premiers tests réalisés en 2016 ont été concluants, nous avons donc poursuivi en améliorant encore le dispositif. On a constaté que la renouée repartait uniquement au niveau des fixations de la jute sisal. La brigade de rivière passe donc toutes les semaines pour arracher manuellement les reprises, dont le nombre se réduit à chaque passage, ce qui démontre que progressivement la renouée s’affaiblit » explique Luc Edern Lecoeur, technicien de rivière au Sagyrc.

Brûlage tout en dentelle

Sur les zones minérales, là où il n’est pas possible de poser des bâches, c’est la technique du brûlage que le Sagyrc emploie, là encore avec de bons résultats. Dès début juillet, la brigade, équipée d’un brûleur thermique, va ausculter et traiter les zones d’enrochements, les murs, …
Toutes les repousses, dès qu’elles atteignent 10-15 cm, sont brûlées à un rythme bimensuel. Au fil des passages, le nombre de repousse diminue. « Sur les secteurs que nous traitons ainsi, la renouée a été éradiquée en une saison à 90%, les 10% restants devraient l’être cette année. Il faut beaucoup de rigueur dans les interventions et un suivi régulier, mais cette technique fonctionne ».

Fauche répétitive

Autre test réalisé, la fauche répétitive. Le pari est alors de miser sur les dynamiques naturelles. En fauchant très régulièrement (tous les 15 jours) la renouée, d’autres végétaux réussissent à prendre sa place, comme les orties, les ronces, voire des ligneux (érables, frênes principalement) et participent à concurrencer l’invasive. Cette technique, employée notamment dans les secteurs qui n’ont pas fait l’objet de travaux d’aménagement, est en cours de déploiement sur plus de 600 m de berges, sur Oullins, Sainte Foy les Lyon et Charbonnières les Bains. Si elle demande au départ beaucoup de temps, au fur et à mesure, la renouée est de moins en moins présente. D’ici 2 à 3 ans, si les résultats se confirment, ce type d’intervention pourrait être élargi à d’autres secteurs.

Bâchage de la renouée

 

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