Épurer l’eau in-situ : expérimentations en cours

Sur le cours d’eau du Ratier, à Tassin la Demi-Lune (69), l’IRSTEA et le SAGYRC ont installé mi-septembre des épis poreux qui facilitent, lors des crues liées à de fortes pluies, la création de bancs de sable permettant de filtrer et épurer les eaux polluées par les débordements des réseaux d’assainissement.

Une expérimentation qui s’inscrit dans  projet européen de recherche ATENAS « To Ally Technology, Nature and Society for integrated urban water management ».

Lutter contre la pollution chronique issue des déversements des réseaux d’assainissement

Si elle est en partie liée aux activités de pompage ou de stockage, l’absence d’écoulement des petits cours d’eau de l’ouest lyonnais est due principalement à la vétusté du réseau d’assainissement urbain, qui collecte à la fois les eaux usées et les eaux pluviales.
En raison de ses défauts d’étanchéité, le réseau draine également une partie des eaux des nappes. Paradoxalement, ces réseaux d’assainissement ainsi encombrés débordent lors des fortes pluies, et déversent des eaux polluées dans des cours d’eau sans capacité de dilution, provoquant ainsi une pollution chronique.
Par ailleurs, ces petits cours d’eau urbains sont souvent artificialisés et ont de fait partiellement perdu la dynamique géomorphologique qui entretient un sédiment poreux permettant l’auto épuration des eaux.

Objectif : redonner une capacité d’épuration à la rivière

L’IRSTEA et le SAGYRC ont mis en place deux épis poreux placés de manière à faciliter l’accumulation du sable véhiculé lors des crues. Le principe de leur fonctionnement est très simple. Durant les épisodes orageux, la montée des eaux est rapide et brève.

Les eaux inondent les bancs de sable et s’infiltrent. La porosité des épis constitués par de gros galets facilite la circulation de l’eau chargée de pollution au travers des bancs de sable.
L’auto-épuration est alors assurée par les bactéries qui se développent dans ces bancs de sable. Le dispositif n’amplifie pas les inondations et n’empêche pas la circulation des poissons.

Cette expérimentation, emblématique des travaux d’éco ingéniérie menés conjointement par l’IRSTEA et le SAGYRC, constitue un premier essai de transfert de résultat de la recherche testée pendant plusieurs années sur le ruisseau de la Chaudanne à Grézieu la Varenne.

Des suivis de la qualité de l’eau, en aval de ces épis seront réalisés pour confirmer la pertinence de tels dispositifs, assez simples à mettre en œuvre mais, on l’espère, prometteurs.

Start typing and press Enter to search